Tractotomie pallidothalamique bilatérale à l’aide des ultrasons focalisés guidés par IRM pour la maladie de Parkinson avec suivi d’un an

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Front. Neurol., 09 February 2021 | https://doi.org/10.3389/fneur.2021.601153

Introduction : La neurochirurgie stéréotaxique bilatérale pour la maladie de Parkinson avancée a une longue histoire qui a commencé à la fin des années 1940. En raison de l’amélioration de la précision des lésions et de la réduction du risque d’hémorragique, et malgré les mises en garde de longue date concernant les approches bilatérales, il est nécessaire d’étudier les interventions bilatérales par ultrasons focalisés guidés par IRM (MRgFUS). Nous présentons ici les résultats cliniques de la tractotomie pallidothalamique (PTT) bilatérale, c’est-à-dire le ciblage des fibres efférentes pallidales sous le thalamus au niveau du champ H1 de Forel, avec un suivi d’au moins 1 an après l’opération du deuxième côté.

Méthode : Dix patients parkinsoniens chroniques et résistants aux traitements pharmacologiques ayant été mis au bénéfice d’une tractotomie pallidothalamique bilatérale ont été suivis pendant 1 an après l’opération de leur deuxième côté. Les principaux critères d’évaluation comprenaient les scores de l’échelle unifiée d’évaluation de la maladie de Parkinson (UPDRS) dans les états avec (on) et sans (off) médicaments, les dyskinésies, la dystonie, les troubles du sommeil, les douleurs, la réduction de la prise de médicaments, et l’évaluation par le patient de son soulagement global  pour tous ses symptômes ainsi que du contrôle de ses tremblements.

Résultats : La période moyenne d’observation entre le score de base de UPDRS préopératoire et un an après le second côté était de 36 ± 15 mois. Le score total UPDRS off-médication à 1 an après le second PTT a été réduit de 52 % par rapport à celui obtenu en état on-médication préopératoire (p < 0,007). Les pourcentages moyens de réduction des scores comparant les examens off-médication à 1 an et les scores préopératoires on-médication étaient de 91 % pour les tremblements (p = 0,006), 67 % pour la rigidité distale (p = 0,006) et 54 % pour l’hypobradykinésie distale (p = 0,01). La démarche et l’instabilité posturale sont restées globalement inchangées par rapport aux valeurs de référence (amélioration moyenne de 13 % , p = 0,67 et réduction moyenne de 5,3 % , p = 0,83). Les difficultés d’élocution, à savoir l’hypophonie, la tachyphémie et l’initiation de la parole, ont augmenté de 58 % (p = 0,06). Les dyskinésies ont été supprimées chez quatre patients sur quatre, la dystonie chez quatre patients sur cinq et les troubles du sommeil chez trois patients sur quatre. Les douleurs ont été réduites de 89 %. La consommation moyenne de L-Dopa a été réduite de 690 mg ± 250 à 110 ± 190.

Conclusions : Nos résultats suggèrent une efficacité de la PTT bilatérale pour contrôler les tremblements, la rigidité musculaire distale, l’hypobradykinésie distale, les dyskinésies, la dystonie et les douleurs par rapport au traitement pharmacologique préopératoire optimisé. Des séries avec plus de cas sont bien sûr nécessaires.